Aux Pâquis, y’a toujours un kebab qui t’attend.
Aux Pâquis, ça reste ouvert longtemps.
Cabarets, vitrines et bouis-bouis :
les trottoirs paraissent trop petits.
Et quelle que soit ta question, la réponse est oui.
Les secrétaires travaillent en plein air.
Des passant prévenants s’inquiètent de savoir si tu n’as besoin de rien.
A trois heures du matin, les gens se regardent comme des chiens,
prêts à bondir ou à s’enfuir.
Comment ? vers où ? Vers quoi ? Pourquoi ?
Pour certains, à cette heure, y’a plus de loi.
Et puis quand le matin revient, tu remets ton gilet... ton gilet de chagrin,
tricoté de fils arachnéens, infiniment fins mais diablement solides, comme la trame du quotidien.
Tu remontes vers la gare Cornavin :
le supermarché ouvert le dimanche,
ce n’est pas pour ceux que la foule dérange.
Tu te fais happer par le flot, il te faut avancer, comme poussé dans le dos.
Repère bien l’article désiré, en passant devant il faudra vite l’attraper.
Et pas question de faire demi-tour, de se retrouver à rebours.
Eh oui, c'est comme en amour, comme la lessive dans le tambour :
ne pas aller à contre courant, ne pas chercher à remonter le temps.
A sept heures du matin, une armée de pantins
attend, quai numéro 1, pour attraper son son train-train.
Une autre journée :
24 marches d’escalier
à descendre ou à monter.